
Guide de l’Écotourisme
Avec plus d’1,4 milliards de touristes en 2019, l’industrie du tourisme est celle qui a la plus forte croissance. Elle est responsable de 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Elle engendre la construction d’infrastructures, l’exploitation de ressources, la production de déchets, une surconsommation dans les zones touristiques et l’utilisation de moyens de transports pour les déplacements. Un siège dans un vol aller-retour Paris/New-York produit 1 tonne de CO2, soit l’équivalent de la production d’une personne pour se chauffer en une année. Comment peut-on concilier l’envie de l’homme de voyager et la protection de l’environnement ? Comment minimiser l’impact du tourisme sur la planète et en faire profiter les populations locales ? L’écotourisme pourrait être une des solutions. Découvrons la définition de l’écotourisme, comment il participe à un développement durable et quelles sont ses limites.
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Une définition de l’écotourisme
L’écotourisme est né au début des années 70. L’origine du terme ne fait pas l’unanimité. Certains l’attribuent à l’écologiste mexicain Ceballos-Lascurain, d’autres au Service National des Forêts du Canada qui promouvait, déjà en 1973, cette forme de tourisme. Jonathan Tardif cite les différents auteurs pionniers ayant utilisé ce terme dans : Écotourisme et développement durable. Ce texte date de 2003, mais reste très intéressant. Je m’en suis inspiré pour article.
La définition la plus admise est celle du TIES, la société internationale d’écotourisme :
L’écotourisme est une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales.
L’écotourisme est une forme spécifique de voyage qui appartient à la grande famille du tourisme durable. Dans une expérience écotouristique, l’accent est mis sur :
- la protection d’un patrimoine naturel et culturel ;
- l’éducation et l’interprétation de cette nature ;
- l’inclusion des populations locales.
Il ne faut pas confondre l’écotourisme avec le tourisme vert. S’ils peuvent paraître très proches, ils sont bien distincts dans leur objectif. L’écotourisme inclut les notions de bénéfices pour la conservation de l’environnement et pour les populations locales. Ce n’est pas uniquement un moment agréable d’interaction avec la nature, mais c’est aussi une expérience active pour le touriste qui contient des valeurs éducatives, environnementales et solidaires.

L’écotourisme, plus qu’un tourisme de nature
Un tourisme écologique
Le terme écotourisme regroupe donc des voyages axés sur la nature et la culture traditionnelle. Un séjour est composé d’expériences (visites, randonnées, rencontres…) réalisées dans un espace naturel privilégié. Ce qui est recherché est une sensation de symbiose avec la nature, mais pas uniquement.
Cette expérience est toujours réalisée en prenant en compte l’environnement et le bien-être des personnes qui y vivent. L’idée est d’impacter le moins possible les lieux, de préserver la biodiversité et les ressources naturelles. Des pratiques sont mises en place pour favoriser la protection de l’environnement : les sorties sont pratiquées en petits groupes, les hébergements ont une démarche responsable, les transports doux sont privilégiés pour accéder au site, les déchets sont valorisés, et les animaux respectés. Les lieux accueillant des séjours en écotourisme sont souvent des aires protégées comme les parcs nationaux, cela permet de défendre les espèces et les habitats naturels.
Une éducation à l’environnement
Dans la définition de l’écotourisme, la notion d’éducation est un pan essentiel. Dans des vacances écotouristiques, une part importante est laissé à l’observation, à l’interprétation et à la compréhension de la faune et de la flore. L’écotourisme est un voyage qui s’accompagne d’une prise de conscience individuelle, d’une remise en question, d’un enrichissement personnel liée aux actions directes de conservation et de protection. La responsabilité du voyageur est prise en compte dans cette approche. Grâce à l’interprétation et à une meilleure appréciation de la nature, de la société et de la culture, le respect pour l’environnement grandit.
Focus sur l’écovolontariat
Par exemple, l’écovolontariat est une forme d’écotourisme. C’est un très bon moyen de voyager tout en s’impliquant pour la protection de l’environnement. L’écovolontariat est une « action solidaire et participative qui consiste à aider, durant son temps libre, un projet lié à la préservation et à la valorisation de la diversité animale, végétale, environnementale, et culturelle ». C’est la définition communément admise par les professionnels spécialisés dont Cybelle Planète.

L’écotourisme et le développement durable
Une participation à l’économie
Voyager seul ou avec une agence qui propose des expériences d’écotourisme permet de conserver le plaisir de la découverte tout en agissant grâce à l’argent investi.
Un des impacts directs de l’écotourisme est la création d’emploi et l’apport de revenus pour la population. Même si les retombées globales prennent du temps, l’écotourisme renforce l’économie locale et donne du pouvoir aux locaux pour se battre contre la pauvreté et accéder au développement durable.
De plus, financer directement des projets de protection de l’environnement, va aider les organismes qui gèrent la préservation des espaces et donc les gens qui y travaillent. En participant à cette préservation, des solutions pour conserver à long terme la nature deviennent concrètes et permettent de profiter d’apports économiques pérennes.
Les limites de l’écotourisme
Jusqu’à quel point est-il possible d’aller pour justifier de l’impact économique ? Dans chaque projet, les remises en question doivent être permanentes pour évaluer les avantages et les inconvénients ainsi que les impacts socioculturels pour l’écotouriste et pour la communauté. Dans les voyages à l’étranger, il faut rester attentif aux effets pervers. « Comment décider si les bénéfices aux communautés locales sous forme d’emplois et de revenus justifient les pertes irréversibles au regard de leur identité culturelle ? » s’interrogeait Bloomey (Jonathan Tardif).

Doit-on croire en l’écotourisme ?
Lorsque nous commençons à avoir de nombreux écotouristes alors comment fait-on ? Doit-on limiter les participants ? Comment structurer mondialement tout cela ? Est-ce vraiment compatible avec la protection de l’environnement et le bonheur des communautés locales ?
Comme nous l’avons évoqué, il n’existe pas vraiment de vérité et de consensus sur la définition de l’écotourisme. Aucune marque n’est déposée, ni de critères internationaux. Sans compter la part de subjectivité que contient la vision du voyage. Alors, comment agir en tant que voyageur en quête de sens ?
Le tourisme neutre est aujourd’hui quasiment impossible dans l’état actuel. Il peut prendre la forme d’un écotourisme en France, dans sa région, en utilisant des transports doux. Les Américains ont créé un mot pour cette pratique : le staycation. C’est vrai qu’il est inutile de partir au bout du monde pour vivre une expérience dans des espaces naturels grandioses : la France regorge de parcs nationaux préservés et d’acteurs touristiques engagés. Et, prendre l’avion pour faire de l’écotourisme est toujours un peu contradictoire. Mais, on ne va pas se mentir, quand nous avons goûté au dépaysement total, à la rencontre avec l’autre, à la découverte d’une nouvelle culture, il est difficile de se résigner à rester chez soi.
Que vous pratiquiez un écotourisme en France ou ailleurs, renseignez-vous bien sûr l’organisation avec laquelle vous voulez vivre cette aventure. A-t-elle une charte éthique, où se passe le séjour, est-ce en petit groupe, à qui bénéficie l’argent investi ? En tant que voyageur, nous avons notre part de responsabilité, mais nous ne sommes pas les seuls. Les gouvernements doivent inclure l’écotourisme dans leur projet de développement durable. En Suède, en Australie ou au Costa Rica, la route a déjà bien été tracée. Il faudrait pouvoir s’en inspirer partout dans le monde.
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Merci Olivia pour ce bel article clair et concis sur l’écotourisme ! J’en profite pour te présenter le site GreenGo, qui (on l’espère !) répond bien à cette problématique. N’hésite pas à jeter un œil à notre offre de logements responsables sélectionnés selon une liste de plus de 100 critères écologiques ! Parmi ces derniers :
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Isabelle de GreenGo